Ruben Fleischer m’avait enthousiasmé avec Zombieland, premier film extrêmement fun et très maitrise, puis laissé un peu dubitatif avec « 30 minutes maximum ».
Gangster Squad, s’il est relativement plaisant à regarder, m’a globalement déçu et me fait craindre que ce Fleischer ne soit pas grand-chose de plus qu’un petit réal assez doué mais bien trop paresseux pour évoluer et donner la pleine mesure de son talent. Vouloir se coller à un genre aussi prestigieux et codifié que le film de gangsters était déjà assez casse gueule, quand on se rappelle notamment des incorruptibles, et pour peu qu’on ait déjà eu le bonheur de tomber sur un épisode de Boardwalk Empire. Fleischer ayant néanmoins réussit son coup et pas qu’un peu avec Zombieland, j’attendais tout de même avec impatience et bienveillance de découvrir le résultat.
Au final, on se retrouve dans une sorte de jeu vidéo pas forcément désagréable à regarder (à l’exception de quelques gun fights qui m’ont fait saigner des yeux) mais terriblement creux. Le boss de fin est connu dès le départ et incarné par un Sean Penn en roue libre qui campe un Mickey Cohen tellement caricatural qu’il en devient risible. Imaginez un mélange entre l’autorité d’un Vito Corleone, la rage, la cruauté et l’ambition presque suicidaire d’un Tony Montana et ……. Rocky Balboa.Sean Penn s’est fait plaisir, Fleischer l’a laissé faire et je suis resté au bord de la route.
J’ai été pris en stop par Josh Brolin qui venait d’embarquer dans sa mission suicide quelques pros de la gachette, notamment Ryan Gosling qui surjoue ad nauseum, le flic à la gueule d’ange et à la voix fluette mais qui devient une brute incontrôlable quand on touche à sa nana (comment ne pas voir un clin d’œil à Drive..). Cette petite équipe complétée par Michael Pena (qu’il faut absolument revoir dans End of watch), Robert Patrick (le T 1000 de Terminator 2), Anthony McKie et le trop rare Giovani Ribisi est assez sympathique et sauve le film du naufrage. Emma Stone qui incarne de façon plutôt convaincante la petite amie de Mickey Cohen m’a fait un peu penser au personnage incarné par Michelle Pfeiffer dans Scarface. Elle tombera bien évidemment sous le charme de Ryan Gosling et on aura même droit à un Happy end un peu ridicule mais que j’ai bizarrement trouvé plutôt sympathique.
Donc le film malgré tous ses défauts n’est pas foncièrement antipathique . Fleischer a voulu se faire plaisir en voulant revisiter un genre prestigieux et en ayant sous la main un casting en or. Il a loupé son coup mais je le pense sincère dans le sens où je ne perçois pas ce film comme une grosse arnaque visant uniquement à faire rentrer du cash sans se fouler grâce à un casting hautement bankable. Si je tombe dessus un jour au hasard d’une rediffusion, je me laisserai sûrement aller à la regarder paresseusement. Mais bon, j’en attendais tellement plus.